Contact

L'histoire d'Alexandre Varenne

1870 - 1897

ALEXANDRE VARENNE, un républicain engagé

Alexandre Varenne est né le 3 octobre 1870 à  Clermont- Ferrand. Il passe  brillamment son baccalauréat au lycée Blaise Pascal, à Clermont-Ferrand et part à Paris, où il obtient son doctorat, en 1897, et devient Avocat à la Cour d’appel de Paris.

1902 - 1917

L’esprit humaniste de Jean Jaurès l’habitera
durant toute sa carrière politique

En 1902, il crée un hebdomadaire, L’Ami du Peuple et se présente à la députation, à Riom. Il est battu. Il se représente en 1906 et, mettant l’accent sur les grands principes du socialisme, il est élu premier député socialiste du Puy-de-Dôme. En 1910, il perd l’élection mais retrouve son siège en 1914. Trop âgé, en 1914, pour être mobilisé, il est affecté, durant quelques mois, au Bureau de la censure. En 1915 et en 1917, Varenne refuse toute participation au pouvoir par discipline de parti mais il reste un député très actif dans diverses commissions aux élections de 1919, tête de liste du parti socialiste, Varenne est réélu et restera député du Puy de Dôme jusqu’en 1936. En 1919, toujours, il est élu Conseiller général de Clermont-Ferrand. En 1924 et en 1925, Alexandre Varenne est vice-président de la Chambre.

1919

Fondateur de La Montagne en 1919, il en restera le directeur politique jusqu’à sa mort

Une affiche placardée durant l’été 1919 annonce la parution en septembre d’un nouveau journal, La Montagne. L’affiche est illustrée par un dessin, montrant un paysan dans un champ qui interrompt sa fenaison pour s’emparer des nouvelles du pays. Un métallo vient lui prêter main forte mais lui aussi prend un moment pour lire le journal. L’affiche, noire et rouge, annonce la couleur : « La Montagne sera un journal vivant et complet, bien rédigé et bien présenté. Elle renseignera sur tout, ne cachera rien et ne craindra personne ».

Alexandre Varenne signe « La Montagne » pour ce premier éditorial. Mais le style Varenne est reconnaissable. De même est réaffirmée la reconnaissance de filiation avec les montagnards de la Convention, déjà écrite dans « L’Ami du Peuple ».

Alexandre Varenne expliquera comment il a été amené à fonder La Montagne à des hommes politiques qui ne partageaient pas tous sa sensibilité, en ces termes :

“Ce serait une histoire assez curieuse à écrire que celle de la fondation de La Montagne. L’idée n’était pas de moi. Elle émanait de Marius Viple, dont le dessein était de pousser dans la politique son ami Isidore Thivrier, qui voulait devenir député au siège de son frère décédé, lequel était mon ami. Comme il était impossible de faire vivre un quotidien à Montluçon et qu’il paraissait indiqué de le publier à Clermont, on ne pouvait guère se passer de mon concours. On me le demanda”

Alexandre Varenne

1925 - 1944

Nommé Gouverneur général de l’Indochine par Painlevé

Le 28 juillet 1925, Paul Painlevé nomme Alexandre Varenne Gouverneur général de l’Indochine. Il le restera jusqu’en 1928.
Il entreprendra, en Indochine, des réformes importantes, humanistes et courageuses.

En 1930, il est élu Maire de Saint-Éloy-les-Mines. En 1936, les colons du Tonkin le choisissent comme Délégué au Conseil Supérieur des Colonies. En 1937, mandaté par Léon Blum, à un moment crucial pour l’Asie, un voyage en Extrême Orient le mènera en Indochine, en Chine et au Japon. Ses observations et les liens qu’il noue avec l’entourage de Tchang Kaï-chek s’avèreront très utiles.

Durant les années de guerre, il s’opposera fermement au régime de Vichy et mettra ses talents d’avocat au service de grandes causes comme la défense de Jean Zay.
Son journal, La Montagne, incessamment censuré et qu’il sabordera en 1943, a le droit de reparaître dès la libération, en 1944, sous son titre originel. En 1945 et en 1946, il est réélu député et devient Ministre d’Etat durant six mois.

1947

Alexandre Varenne décède, à Paris, le 16 février 1947, dans sa 77e année

Avec une émotion visible le président Édouard Herriot prononce l’éloge funèbre à l’Assemblée nationale devant les membres debout. Extrait :

“Il a mérité cette épitaphe, la plus belle de toutes : Il fut un admirable Français.”

Éloge d’Édouard Herriot

"Ai-je donc raté ma vie ? Oh ! que non pas ! J’ai vécu une longue période de l’histoire humaine, la plus fertile en progrès de toutes sortes, la plus dramatique aussi. J’ai vu naître les inventions les plus surprenantes. La lampe à pétrole fut dans mon enfance un événement. J’ai connu les premiers vélocipèdes, le premier bec de gaz, le premier tramway électrique. J’ai vu le premier cinéma, les premiers avions, les premières automobiles et cette merveille qu’est la Tsf. Et j’ai été le spectateur épouvanté de l’interminable et atroce guerre de 1914, enfin de celle-ci, qui a ruiné le prestige glorieux du plus beau pays du monde, de celui qui avait donné à l’humanité la charte des Droits de l’homme et que je vois aujourd’hui, avec quelle douleur ! s’engager dans les voies sanglantes de la dictature. Mais j’ai connu, pendant mon court passage en Indochine, les joies sans pareilles de l’action désintéressée pour une grande cause. Et surtout j’espère fermement, avant de mourir, voir reverdir l’arbre de la Liberté … Oui, j’ai eu ma large part de succès, de noirs, de bonheur et de chagrins. N’est-ce pas la destinée normale de l’homme ?"

(extrait des mémoires d'Alexandre Varenne, cahier 1942, avant de connaître quelques ultimes autres épisodes heureux de 1944 à 1946 ...)

Lire la biographie complète