SOIREE DE REMISE DES PRIX VARENNE 2024
23 | 12 | 2024
La remise des prix Varenne sous le signe des libertés
La remise des prix Varenne sous le signe des libertés
Être vigilant sur les libertés. Au cours de la soirée de remise des prix 2024, la Fondation a rendu cinq hommages pour la défense des libertés sur cinq terrains où elles sont aujourd’hui souvent remises en cause.
Le 18 décembre dernier c’est au siège de TF1 à Paris que la Fondation Varenne a décerné ses prix 2024 qui viennent récompenser les journalistes de divers supports. Une fois encore le succès a été au rendez-vous puisque ce sont 561 candidats qui ont envoyé des reportages.
Les invités étaient accueillis par Jacques Mailhot président de la Fondation et Philippe Page, conseiller spécial du président. L’un et l’autre, dans un propos préliminaire ont insisté sur l’importance de se battre pour une presse qui vérifie l’information, qui lutte contre les fake-news, qui donne du crédit à ce qui est publié tant sur le papier que sur le web ou dans les médias de l’audio-visuel.
Incontestablement la Fondation Varenne, dans l’esprit d’Alexandre Varenne, le fondateur du journal La Montagne a, l’autre soir, placée son action sous le signe d’un hommage appuyé à tous les combats pour la liberté. C’est ainsi qu’au cours de la soirée cinq hommages ont été rendus pour ces libertés souvent malmenées.
Pour soutenir l’action de RSF.- L’hommage à RSF (Reporters Sans Frontières) a été rendu par Philippe Page. RSF qui agit sur de nombreux fronts, en ces temps de guerre, pour soutenir les journalistes qui vont au plus près du terrain pour que soit connu la vérité du bruit des bottes. Il s’agissait de se souvenir de celui qui présidait cette cérémonie il y a un an, Christophe Deloire, Directeur général de RSF, décédé le 8 juin dernier. RSF qui avait dressé quelques jours avant cette soirée de remise des prix le bilan terrible de l’année 2024 pour la profession : 54 journalistes tués sur le terrain en reportages et 550 journalistes détenus dans le monde. Pour son travail, pour sa lutte permanente, RSF vient de lancer un appel aux dons.
Pour témoigner de la résistance ukrainienne.- Cet hommage à la résistance ukrainienne et à la nécessité d’une presse aux avant-postes sur le front de la guerre a été rendu possible au moment de la remise du grand prix Radio à Agathe Mahuet, de France Info, pour son reportage « Ukraine, le pêcheur impassible malgré la guerre ». La récipiendaire est venue retirer son prix accompagnée de son fixeur et interprète ukrainien qui a rappelé le sens de la lutte des siens, mais aussi l’importance de la présence des journalistes dans son pays, tout en déployant le drapeau ukrainien. (* cf photo)
Pour dire la détresse des migrants.- Le Grand Prix Varenne/ Canon de la photo a été attribué à Sameer Al-Doumy de l’AFP pour sa photo intitulée « Les migrants en quête de paix » qui a saisi la détresse d’un jeune africain, échoué sur une plage de la Manche alors que son bateau de fortune venait d’être arraisonné par la police. Le sujet récompensé renvoie au tragique de ces errances semées de nombreux obstacles et soumises à la vénalité des réseaux des passeurs. Et souvent, sur le chemin, il y a la mort. Il est important que les journalistes soient là pour le dire. Mais quelquefois la longue marche se termine par une belle histoire. Ainsi Fermin de la Calle, prix de la presse Magazines en régions qui dans le magazine Raffut a raconté comment un migrant d’Afrique a finalement, par un succès d’insertion, a réalisé son rêve de devenir joueur pro de rugby en Europe.
Pour dire encore « Je suis Charlie ».- Les participants se sont souvenus, quelques jours avant l’anniversaire, de la tragédie de l’attentat contre Charlie Hebdo, contre la liberté de la presse, le 7 janvier 2015. La Fondation Varenne a donné rendez-vous pour le 7 janvier prochain à Clermont-Ferrand où une grande journée du souvenir et de fidélité à l’esprit Charlie sera organisée à l’hôtel de ville et où elle sera partenaire. C’était le moment de remettre le prix jeune journaliste de la presse magazine nationale à Coline Renault de Charlie Hebdo pour son reportage « Arcachon, le long exil des marins sénégalais ».
Pour la presse de Mayotte.- Cette soirée du 18 décembre était organisée au moment du drame de Mayotte, quelques jours après le passage du cyclone, alors que le Président de la République se trouvait sur place. Le président du jury de la section PHR (Presse Hebdomadaire Régionale), Dominique Valès, a profité du moment pour indiquer qu’un journaliste d’un hebdomadaire mahorais avait participé au concours. Une double manière d’insister sur la réalité de la presse d’Outre-Mer et sur l’actuelle difficulté de la presse mahoraise qui travaille dans des conditions de difficultés extrêmes.
Ainsi furent les coups de projecteurs qui mettent la profession de journaliste à sa juste place pour sa vigilance sur les grandes questions de liberté, d’humanité, de droits de l’homme et pour accompagner partout les espoirs de démocratie. Non sans oublier quelques lauréats qui ce soir-là étaient absents, non par bouderie, mais à nouveau sur le terrain puisque l’un d’entre eux était à Mayotte et trois autres étaient en Syrie.
Rendez-vous dans un an, parce que l’actualité ne fait pas de pause, la Fondation Varenne sera là.
Bernard Stéphan