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Les prix Varenne valorisent l’engagement

13 | 11 | 2024

Avec 561 candidats, le concours Varenne 2024 a mobilisé. La Fondation valorise cette année des reportages qui éclairent l’engagement au service des valeurs de solidarité, de fraternité et d’humanité. C’est aussi le retour en grâce du métier de localier et un hommage particulier à Charlie-Hebdo.

©Marie-Hélène Mendes / Jury Varenne des JRI de gauche à droite : Guillaume Nicolas-Brion, Claude Sérillon, Thierry Cabannes, Philippe Page, Philippe Morand, Sophie Merle, Julien Bervillé.

Début novembre ce sont réunis les jurys des prix Varenne 2024. Désormais les lauréats n’attendent plus que la remise des prix qui aura lieu dans les locaux de TF1 à Paris le 18 décembre prochain.

Cette année le concours a réuni 561 concurrents qui se sont inscrits.

Pour mémoire les prix de la Fondation Varenne sont là pour valoriser le métier de journaliste, pour encourager les jeunes journalistes, pour mettre l’accent sur une information de qualité vérifiée, passée au filtre de l’épreuve des faits, du contradictoire et de la rigueur déontologique. Il s’agit aussi d’œuvrer chaque année pour lutter contre les fausses informations et défendre des pratiques professionnelles qui, selon le mot d’Alexandre Varenne « sont au service du bien public ».

Retour à La Montagne

Le concours PQR-PQD (le plus couru avec 198 inscrits) a vu le retour en force des locales ce qui est par excellence la fonction des quotidiens régionaux et départementaux. La fonction de localiers a été ainsi mise en valeur avec des reportages qui font honneur à la profession. Et si le Grand prix revient à un journaliste de La Montagne, c’est un retour aux sources du prix puisque le quotidien fondé par Alexandre Varenne n’avait pas eu ce Grand Prix depuis quatorze ans ! Celui-ci, cette année, récompense un reportage qui illustre ce qu’on appelle « une retombée locale de la guerre en Ukraine » et qui met l’accent sur la rencontre entre deux femmes, une russe et une ukrainienne, qui en France ont décidé de faire un bout de chemin ensemble. Un bel exemple illustrant l’esprit de réconciliation.

“Le front commun de deux soeurs” https://www.fondationvarenne.fr/wp-content/uploads/gravity_forms/6-f6672d36a2acc4bd9baf95f0f6784c74/2024/09/Rimma-Katya.pdf

La nouveauté en régions

Et bien sûr il y a toujours une nouveauté. Celle-ci, cette année c’est l’attribution du prix Magazine en Régions qui récompense une presse périodique qui travaille sur des textes longs. Ce prix a enfin pu être attribué en raison de la participation d’une douzaine des titres. C’est une pompe amorcée et le jury lance déjà un appel à cette presse mag pour qu’en 2025 l’engagement soit encore plus fort. Il y a ainsi dans les régions des magazines de niches, des publications de terroirs, des titres tournés vers la nature, vers le sport, vers la mer, vers la montagne, vers le patrimoine, nous les attendons en 2025. Cette année c’est le mag rugby de Sud-Ouest, Raffut, très belle publication, qui reçoit ce prix pour un reportage très sensible sur l’histoire de l’errance d’un jeune migrant qui devient une vedette du ballon oval en France en signant un contrat de joueur professionnel.

“L’Odyssée de Titi” https://www.fondationvarenne.fr/wp-content/uploads/gravity_forms/6-f6672d36a2acc4bd9baf95f0f6784c74/2024/09/072-079_Thierry_Futeu.pdf

La guerre omniprésente

Les grandes constantes qui marquent le tempo de la presse depuis quelques années sont là malgré la grande variété des sujets traités. Et il s’agit de la guerre ou de son voisinage et de l’immigration que l’on retrouve dans plusieurs sections des prix. Que ce soit la guerre à Kartoum pour le prix jeune journaliste de la presse quotidienne nationale ou le quotidien en Ukraine pour le grand prix Radio. C’est aussi la réalité des migrants qui frappe toujours aux portes des médias avec les migrants de Joigny pour le prix jeune en Radio ou le grand prix Photo /Canon avec une photo de migrants échoués sur une plage, image signée d’un journaliste de l’AFP.

“Les migrants en quête de paix” https://www.fondationvarenne.fr/wp-content/uploads/gravity_forms/9-8c5d8ccc449b5656922ab91460543d7e/2024/09/03.jpg

Hommage à Charlie

Il est un prix qui tombe bien parce que dans quelques semaines on se souviendra de 2015 et des attentats contre Charlie Hebdo. Il s’agit du prix Jeune des Magazines Nationaux avec un reportage publié dans Charlie sur le long exil de marins sénégalais à Arcachon qui sont les petites mains invisibles du monde de la pêche. Ou la double face de la cité balnéaire chic près de la dune du Pilat. C’est pour le jury une manière opportune de rendre hommage à Charlie Hebdo à quelques semaines du 7 janvier, date anniversaire de la tragédie de 2015 contre une rédaction et contre la liberté de la presse.  Là aussi, la Fondation Varenne est au cœur de sa mission, celle de défendre, comme disait Albert Londres, tous ceux qui portent « la plume dans la plaie », celle d’être un rempart au service de la liberté de la presse qui est inséparable de la démocratie.

“Arcachon, le long exil des marins sénégalais” https://www.fondationvarenne.fr/wp-content/uploads/gravity_forms/13-23df51259557ea3ed21a074ac9a914c9/2024/09/08-09-1650-MarinsSenegalais.pdf

Bernard Stéphan