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Jean-Louis Debré, un ami s’en va

©Photo Michel Wasielewsky journaliste reporter photographe à la Fondation Varenne
Jean-Louis Debré lors de la remise des prix de Thèses de l’Institut Universitaire Varenne en décembre 2018

Il avait souvent été présent pour soutenir nos actions. Avec Jean-Louis Debré s’en va un véritable compagnon de la Fondation Varenne. Il incarnait une certaine idée de la République, de la laïcité et de la citoyenneté que nous partagions.

La Fondation Varenne a perdu un ami en la personne de Jean-Louis Debré. Il avait à plusieurs reprises répondu à nos sollicitations, toujours disponible et il n’hésitait pas à faire partager son expertise de la vie politique et en particulier de la Constitution de la Vè République. Il avait été un actif soutien de la Fondation à l’époque où elle accompagnait des thèses universitaires notamment dans le cadre de l’Institut Varenne.

En 2014, alors président du Conseil Constitutionnel, il avait reçu la Fondation ainsi que la présidente du groupe Centre-France La Montagne Edith Caillard pour la remise des prix aux étudiants chercheurs en droit. A cet égard Jean-Louis Debré avait salué ce travail considérant qu’il y avait aujourd’hui trop d’insécurité juridique et que toute recherche universitaire permettait finalement « de mieux juger » et ainsi de travailler au service des citoyens. Il avait réitéré le geste pour les prix 2015. En 2018 il était présent au déjeuner des 30 ans de la Fondation qui réunissait outre les administrateurs, diverses personnalités qui soutenaient nos diverses actions.

En 2016 c’est encore Jean-Louis Debré qui avait accueilli dans les locaux du Conseil Constitutionnel, rue de Montpensier à Paris, le colloque organisé par la Fondation Varenne sur le thème suivant : « Justice Constitutionnelle et transition démocratique ».

Jean-Louis Debré était un esprit qui savait éclairer au moment des questionnements notamment sur le droit (il était lui-même magistrat) et sur les institutions de la Vè République, c’est son père qui fut un des rédacteurs de la Constitution.

J’avais eu l’occasion de l’interviewer pour La Montagne, toujours dans les locaux parisiens de la Fondation Varenne où nous nous rencontrions. C’était essentiellement pour parler de sa défense des institutions et de son  attachement au texte fondateur de la Vè République. Mais aussi il lui était arrivé de donner son sentiment sur la presse qui a été largement confirmé depuis. C’était en 2017 : « Quand vous revenez dans votre circonscription et qu’on vous a vu dans le journal télévisé, dans une émission de télé, vous êtes vénéré. La génération de mon père c’était vu dans la presse écrite, une page dans Le Monde ou dans le journal régional, après ça a été la télé. Alors il y a un phénomène nouveau qui sans doute va beaucoup transformer cela, ce sont les réseaux sociaux. » Quant à cette Constitution rédigée par son père et dont il fut le garant, il avait eu ce commentaire sur les usages français : « « On a en France un défaut, on change nos constitutions régulièrement. Aucun autre pays au monde ne fait ça.  Si vous jouez au foot et si vous tirez sans pouvoir mettre le ballon dans les buts, il y a deux façons d’évoluer : soit vous travaillez, vous travaillez ; soit vous agrandissez les buts.  En France avec la Constitution on agrandit les buts. »

Jean-Louis Debré ne sera plus là avec sa sagesse et son humour pour éclairer la Fondation Varenne. Il laisse une leçon d’un grand républicain et d’un grand laïque dans la lignée de l’œuvre d’Alexandre Varenne.

A sa compagne, à sa famille et ses proches, la Fondation Varenne par son président Jacques Mailhot et son conseiller spécial Philippe Page présentent ses condoléances attristées.

Bernard Stéphan