Temps fort de la journée de commémoration “Je suis Charlie”
La liberté de la presse et d’expression en débat
Derrière le soutien de 76% des français à la liberté des caricatures selon un dernier sondage IFOP, la liberté de la presse et la liberté d’expression n’ont rien d’une vérité établie. En ce temps de commémoration des dix ans de l’attentat contre Charlie Hebdo, la Fondation Varenne, sur les terres du fondateur de La Montagne à Clermont-Ferrand, tout à son engagement pour la liberté de la presse, a nourri le débat par un dialogue entre Taha Siddiqui, journaliste pakistanais réfugié en France et Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro, ex otage.
Jeune, après des études dans la finance, Taha se réoriente vers le journalisme, rapidement persuadé de la nécessité de s’engager pour la liberté d’expression dans son pays sous le joug d’une oppression militaire et d’un pouvoir religieux rivalisant d’autoritarisme et de répression. Dès 2014, il reçoit le prix Albert-Londres pour son travail d’investigation sur la mobilisation des islamistes pakistanais et afghans contre l’utilisation du vaccin de la polio. (https://www.dailymotion.com/video/x1ub8t6) Puis, échappant à un attentat, sa fuite devient inéluctable pour Paris où il crée un lieu d’accueil pour ses confrères exilés des pays malmenant la liberté de la presse.
Ses cinq mois dans les cachots irakiens, en 2004, n’ont pas anéanti la rigueur de chroniqueur du Proche Orient qui, depuis plus de trente ans, habite Georges Malbrunot se déclare convaincu que passées les incantations politiques et l’émotion de l’immédiateté, le croisement des sources sans exclusivité constitue le cap d’une information libre.
Les objectifs communs aux deux journalistes : Informer, rapporter en toute indépendance, résister aux pressions. Ne pas transiger sur les faits et peser les mots peut apparaître contradictoire mais le combat de l’engagement et de la responsabilité du journaliste demeure le même pour porter « la plume dans la plaie ».
L’attachement à la loi de juillet 1881 sur la liberté de la presse n’a pas pris une ride comme l’a confirmé le débat nourri par une copieuse assistance persuadée qu’un journalisme libre demeure une pierre angulaire de la démocratie et des libertés selon les propos de Philippe Page, conseiller spécial de la Fondation Varenne et Jean-Yves Vif, ex rédacteur en chef du Journal La Montagne et conseiller à la Fondation Varenne.